Entraînement & Performance

Commencer le vélo avec les bonnes bases

Apprendre à s’entraîner efficacement à vélo quand on débute : erreurs à éviter, fréquence idéale...
Pourquoi ralentir te rendra plus endurant (et plus rapide !)

Pourquoi ralentir te rendra plus endurant (et plus rapide !)

Tu roules souvent fort pour progresser, mais tu stagnes ? Il est peut-être temps de lever le pied… pour aller plus loin.

Si tu penses qu’il faut toujours rouler à fond pour devenir plus performant, tu n’es pas seul. Beaucoup de cyclistes amateurs ou compétiteurs confondent effort intense et progrès durable. Pourtant, c’est souvent l’inverse qui se produit : à force de rouler trop fort, trop souvent, tu fatigues ton organisme, tu limites tes adaptations physiologiques… et tu finis par plafonner.

Et si la vraie solution pour devenir plus endurant et au final plus rapide c’était… de ralentir ? Oui, tu as bien lu.

Dans cet article, on va t’expliquer pourquoi les sorties longues à faible intensité (en zone 2, aussi appelée I2) sont l’un des leviers les plus puissants pour booster ton endurance cycliste, améliorer ton efficacité énergétique, et te permettre de soutenir des efforts plus intenses… plus longtemps.

Tu découvriras :

  • Pourquoi cette approche est utilisée par les pros,
  • Comment elle transforme ton corps de l’intérieur,
  • Et surtout, comment l’appliquer dès cette semaine dans ton propre entraînement.

Si tu cherches à progresser intelligemment, à mieux structurer tes efforts, et à construire une base solide pour encaisser des charges plus lourdes plus tard, alors tu es au bon endroit.

1. Comprendre ce qu’est l’endurance de base

C’est quoi, l’endurance de base en cyclisme ?

L’endurance de base, aussi appelée endurance fondamentale, désigne ta capacité à rouler longtemps à une intensité modérée, sans puiser excessivement dans tes réserves. Sur le plan physiologique, c’est une zone d’intensité située généralement en zone 2 (ou I2 dans certains modèles), où ton corps utilise majoritairement les graisses comme source d’énergie.

À cette intensité, tu développes ce qu’on appelle l’aérobie de fond. Tes mitochondries (les centrales énergétiques de tes cellules) deviennent plus nombreuses et plus efficaces. Ta capillarisation s’améliore, ce qui facilite l’oxygénation des muscles. Et ton cœur, lui, devient plus endurant, battant plus lentement pour le même effort.

Bref, tu deviens plus économe, plus solide, plus durable.

Pourquoi c’est le socle de toute progression

Travailler l’endurance de base, c’est poser les fondations de ta condition physique. C’est cette capacité qui te permet de :

  • Tenir plusieurs heures sans exploser,
  • Enchaîner les jours d’entraînement sans t’écrouler,
  • Soutenir des intensités plus élevées plus tard dans la saison.

Tous les meilleurs coureurs des grimpeurs aux sprinteurs passent par cette phase, souvent en hiver ou en début de cycle. Elle est indispensable pour ensuite encaisser les charges plus lourdes comme les séances de seuil ou les intensités maximales.

Sans base solide, chaque effort intense devient un coup d’épée dans l’eau.

Les erreurs fréquentes des cyclistes amateurs

La principale erreur ? Aller trop vite sur toutes les sorties. Beaucoup roulent constamment entre la zone 2 et 3, dans ce qu’on appelle la zone grise : ni assez lente pour développer l’endurance, ni assez intense pour booster la performance. Résultat : tu t’épuises sans progresser.

Autres erreurs classiques :

  • Ne pas respecter les zones cardio ou puissance,
  • Penser que rouler lentement, c’est perdre son temps,
  • Négliger les sorties longues en faveur de sorties “punchy” mais peu productives.

En vérité, c’est dans le calme apparent de l’endurance que se forge la vraie puissance durable.

2. L’illusion du « toujours à bloc » : pourquoi tu stagnes

Tu penses que rouler plus fort = progresser ? Erreur classique.

C’est un réflexe courant chez de nombreux cyclistes amateurs ou compétiteurs : penser que chaque sortie doit être un effort intense pour générer des progrès. On veut transpirer, souffrir, se sentir “avoir bien bossé”. Mais dans le cadre de l’endurance, cette approche est contre-productive.

Rouler fort tous les jours épuise ton organisme, fragilise ta récupération, et t’empêche d’activer les bonnes filières énergétiques. Résultat : au lieu de progresser, tu plafonnes.

La zone grise : ni assez facile, ni assez intense

Ce phénomène a un nom bien connu dans le monde de l'entraînement : la zone grise, ou "no man’s land". C’est une intensité située entre la zone 2 et la zone 3, souvent entre 75 % et 85 % de ta fréquence cardiaque maximale.Elle est trop élevée pour favoriser l’endurance fondamentale, mais pas assez pour développer le seuil ou la VO2 max.

En t’entraînant souvent dans cette zone intermédiaire, tu passes à côté des deux bénéfices clés :

  • Tu n’améliores pas ta capacité à brûler les graisses,
  • Tu n’améliores pas non plus ta puissance à haute intensité.

C’est une intensité “confortablement difficile”, addictive… mais inefficace sur le long terme.

Les signes que tu en fais trop (et mal)

Voici quelques indicateurs que tu t'entraînes trop souvent dans cette zone grise :

  • Tu es souvent fatigué(e), même après des “petites” sorties,
  • Tu n’observes aucune progression malgré des semaines chargées,
  • Tes jambes sont “vides” dès que tu dois enchaîner plusieurs jours d'entraînement,
  • Ton rythme cardiaque reste élevé même à faible allure,
  • Tu récupères mal et dors mal.

Ces signaux doivent t’alerter. Ils traduisent une absence d’adaptations physiologiques profondes, et donc un manque d’efficacité dans ton entraînement.

3. Ce que disent les pros : la science derrière les sorties lentes

La zone 2, reine des adaptations métaboliques

L’endurance fondamentale, souvent appelée zone 2 (ou I2 dans certaines nomenclatures), est bien plus qu’un simple rythme « facile ». C’est une zone d’or pour les adaptations métaboliques à long terme.

Voici ce que les sorties longues et lentes permettent de développer :

  • Plus de mitochondries : tu améliores ta capacité à produire de l’énergie efficacement.
  • Meilleure capillarisation musculaire : tes muscles reçoivent plus d’oxygène.
  • Meilleure gestion des déchets métaboliques : ton corps recycle mieux les lactates.
  • Fréquence cardiaque plus basse pour une même puissance : signe d’amélioration de l’efficacité.

Ces adaptations sont essentielles pour soutenir l’effort, même à haute intensité. Autrement dit : plus tu travailles ta zone 2, plus tu es fort… partout ailleurs.

Des études et des champions qui confirment

De nombreuses études en physiologie de l’endurance confirment que les gains en performance viennent majoritairement de l’entraînement à basse intensité, lorsque celui-ci est bien structuré et suffisamment volumineux.

Par exemple, une étude publiée dans le Journal of Applied Physiology (Seiler et al.) a montré que les athlètes qui s'entraînent avec 80 % de leur volume en intensité faible (zone 1–2) obtiennent de meilleurs résultats que ceux qui s'entraînent constamment en intensité modérée.

C’est ce qu’on appelle le modèle polarisé ou pyramidal : une base massive à faible intensité, avec des pics d’intensité bien ciblés.

🏆 Ce que font les meilleurs (et que tu ne fais pas encore)

Prenons l’exemple de Tadej Pogačar : une grande partie de sa préparation hivernale est basée sur des sorties de 4 à 6 heures en zone 2, souvent accompagnées d’exercices techniques ou de sprints en fin de séance.

Sepp Kuss, l’un des meilleurs grimpeurs du peloton, enchaîne les semaines à très fort volume avec une intensité majoritairement basse.

Mathieu van der Poel, malgré son profil explosif, construit sa base en respectant ce principe chaque hiver, accompagné d’intensités comme celles du cyclo-cross.

Leur secret ? Ils maîtrisent les intensités. Ils savent quand ralentir pour accumuler des kilomètres utiles, et quand forcer pour déclencher des pics de forme.

Tu veux progresser comme eux ? Commence par faire comme eux : roule lentement… souvent.

4. Comment intégrer les bonnes intensités dans ta semaine

Combien de séances en endurance de base faut-il par semaine ?

Pour construire une endurance solide et durable, il est recommandé de consacrer 60 à 80 % de ton volume hebdomadaire à l’endurance de base, c’est-à-dire en zone 2. Ce n’est pas un hasard si ce ratio revient dans presque tous les modèles d'entraînement validés scientifiquement : modèle polarisé, pyramidal ou 80/20.

Ce volume peut être réparti sur :

  • 2 à 4 sorties longues en zone 2 par semaine (1h30 à 5h selon ton niveau),
  • Avec une attention particulière à la régularité plutôt qu’à l’intensité.

Tu ne peux pas compenser un manque de régularité par une seule grosse sortie le dimanche. L’endurance se construit dans la fréquence et la répétition.

5. Les signes que ton endurance progresse enfin

Tu roules plus longtemps avec moins de fatigue

Le premier indicateur d’une progression en endurance, c’est ton ressenti sur le vélo. Si tu remarques que tu peux :

  • enchaîner des sorties longues sans avoir les jambes en feu,
  • tenir un rythme constant sans te mettre dans le rouge,
  • ou enchaîner plusieurs jours d’entraînement sans sensation de saturation,

alors c’est que ton système aérobie s’améliore. Ton corps devient plus efficace énergétiquement, et ça se sent.

👉 Ce progrès est le fruit d’un entraînement régulier en zone 2 : peu spectaculaire, mais diablement efficace.

Ta fréquence cardiaque descend pour un même effort

Autre signe tangible : ton cœur travaille mieux.Sur des sorties similaires, si tu constates que ta fréquence cardiaque moyenne diminue alors que ta vitesse ou ta puissance reste stable, c’est le signe que :

  • Ton système cardiovasculaire est plus performant,
  • Ton corps utilise mieux l’oxygène disponible,
  • Tu produis moins de stress physiologique pour le même effort.

Sur un capteur de puissance, cela se traduit souvent par un Power/HR ratio en hausse, un excellent indicateur de progression pour les cyclistes qui s'entraînent intelligemment.

Tu récupères plus vite et tu montes plus haut en intensité

Travailler en zone 2 n’améliore pas que ton endurance. Cela te rend aussi plus apte à encaisser des efforts intenses, car :

  • Tu récupères plus vite après une séance difficile,
  • Tes jambes sont plus “fraîches” lors des séances de qualité,
  • Tu peux enchaîner des blocs d’intensité sans t’écrouler.

En clair : ta base devient tellement solide que tu peux bâtir des intensités supérieures sans risquer de t’effondrer.

Ce sont ces signes simples, visibles, motivants qui te montrent que ralentir était la bonne stratégie. C’est le genre de retour concret que tes capteurs et ton corps t’enverront si tu t’engages sur ce chemin.

💡 Astuce : note ces observations dans ton carnet d’entraînement ou sur Nolio/Strava pour visualiser tes progrès au fil des semaines.

Rouler plus lentement, c’est t’entraîner plus intelligemment

Tu l’as compris : l’endurance ne se construit pas à l’allure où tu te fatigues, mais à celle où ton corps s’adapte.C’est ce changement de logique rouler plus lentement pour aller plus loin qui fait toute la différence entre un cycliste qui stagne malgré des efforts… et celui qui progresse semaine après semaine avec méthode.

Les meilleurs ne laissent rien au hasard. Ils comprennent que rouler en zone 2, c’est former ton moteur de fond, renforcer ton système aérobie, améliorer ton rendement énergétique et poser les bases d’une saison solide.

👉 Je te propose un défi simple : pendant 4 semaines, intègre 2 à 3 sorties lentes et maîtrisées à ton planning hebdomadaire. Respecte ta zone 2, reste en aisance respiratoire, et observe ce qui change :

  • Tu récupères mieux,
  • Tu roules plus longtemps sans t’épuiser,
  • Et tu es plus performant… sans t’entraîner plus.

🚴‍♂️ L’entraînement intelligent commence là : pas dans la souffrance constante, mais dans la maîtrise des intensités.

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